La Convention du patrimoine mondial de l’UNESCO est un instrument unique parmi les accords internationaux, car elle traite à la fois du patrimoine naturel et culturel. En conférant l’un des plus hauts niveaux de protection reconnu par 195 pays, elle garantit un engagement véritablement mondial en faveur de la sauvegarde de lieux exceptionnels.
Les sites naturels du patrimoine mondial de l’UNESCO sont essentiels à la conservation de l’intégrité des écosystèmes et de la biodiversité. Alors qu’ils représentent moins de 1 % de la surface terrestre, ils abritent plus d’un cinquième de la richesse mondiale des espèces cartographiées, soit plus de 75 000 espèces de plantes et plus de 30 000 espèces de mammifères, d’oiseaux, de poissons, de reptiles et d’amphibiens. Les sites culturels du patrimoine mondial, en particulier, peuvent être des alliés importants pour la conservation de la biodiversité, car près de 20 % d’entre eux sont situés dans des zones clés pour la biodiversité (ZCB).
Les sites du patrimoine mondial de l’UNESCO représentent également un refuge pour certaines espèces parmi les plus menacées de la planète. On estime qu’ils protègent plus de 20 000 espèces menacées à l’échelle mondiale et qu’ils abritent certains des derniers individus de nombreuses espèces emblématiques. Aujourd’hui, jusqu’à un tiers des éléphants, tigres et pandas restants se trouvent dans ces sites, ainsi qu’au moins un grand singe, une girafe, un lion et un rhinocéros sur dix.
Cependant, même ces sites hautement protégés sont aujourd’hui menacés par le dérèglement climatique mondial et les pressions humaines, notamment l’expansion de l’agriculture, le développement des infrastructures, le braconnage, la surexploitation des ressources et la prolifération d’espèces envahissantes. Chaque augmentation de température de 1°C pourrait doubler le nombre d’espèces exposées à des conditions climatiques dangereuses.
Il est essentiel d’assurer une protection effcace et durable des sites du patrimoine mondial de l’UNESCO et des paysages environnants pour maximiser leur valeur en tant que solution à la crise actuelle de la biodiversité et du climat. L’un des moyens d’y parvenir est d’aider les pays à intégrer le patrimoine mondial dans leurs stratégies et plans d’action nationaux pour la biodiversité (SPANB), car ils sont essentiels à la mise en œuvre du Cadre mondial pour la biodiversité (CMB) de Kunming-Montréal.