Les médias sociaux incitent-ils des personnes vulnérables à recourir à la violence? Beaucoup le pensent et cherchent à y remédier par la censure, la surveillance des échanges en ligne et la diffusion de contre-discours. Mais que savons-nous réellement des effets de l’Internet et de l’impact de ces contre-mesures ? Partout dans le monde, les gouvernements et les opérateurs d’Internet prennent des décisions en s’appuyant sur de simples hypothèses en ce qui concerne les causes des actes de violence et les remèdes possibles. La question est de savoir si ces analyses et ces réponses reposent bien sur des bases solides. Il est essentiel que les politiques soient ancrées dans les faits et les données d’observation, et non fondées sur des intuitions ou dictées par la panique ou les efforts pour semer la peur.
C’est dans ce contexte que l’UNESCO a commandé la présente étude intitulée Les jeunes et l’extrémisme violent dans les médias sociaux – Inventaire des recherches, qui propose un tour d’horizon mondial des recherches menées (principalement entre 2012 et 2016) sur les rôles que les médias sociaux sont supposés jouer dans les processus de radicalisation violente, en particulier ceux qui touchent les jeunes et les femmes. L’étude examine d’un oeil critique l’idée selon laquelle l’Internet en général serait un vecteur actif de radicalisation violente qui faciliterait la prolifération d’idéologies extrémistes violentes.