Deux membres du Réseau des villes créatives de l'UNESCO, Santos (Brésil), ville créative du cinéma, et Bandung (Indonésie), ville créative du design, ont uni leurs efforts pour promouvoir leurs industries cinématographiques indépendantes et rassembler leurs citoyens autour de la tolérance, de la paix et du développement durable. Au cours de ce premier Festival du film de Santos-Bandung, qui s'est déroulé dans les deux villes du 20 au 29 octobre, 34 films brésiliens et indonésiens ont été projetés, attirant plus de 2000 participants dans chaque ville. Le deuxième festival du film est prévu en octobre 2018.
L'idée de ce Festival est née lors de la 11e réunion annuelle du Réseau des villes créatives de l'UNESCO 2017 à Enghien-les-Bains (France), lorsque Niedja dos Santos, directrice du Bureau de l'innovation économique de la mairie de Santos, a rencontré Tita Dwinita Larasati, du Comité économique et forum de la ville créative de Bandung. « Nous avons découvert des similitudes socio-économiques entre nos villes et avons décidé de développer un projet commun impliquant le cinéma et le design. Il s’agissait de favoriser les échanges culturels et professionnels, d’apporter un soutien aux cinéastes de Santos et de Bandung et de promouvoir le Programme de développement adopté par les Nations Unies à l’horizon 2030. Les films sélectionnés rencontrent les objectifs stratégiques de développement durable tels que l'égalité des genres, le programme « Faim zéro » et la vie sur terre », explique Tita Dwinita Larasati.
Sofyana Ali Bindiar, réalisateur indonésien qui fait partie du Conseil du film de Bandung, a coordonné le festival à Bandung tandis que Niedja dos Santos se chargeait de l’organisation de celui de Santos. Organiser un festival conjoint entre le Brésil et l'Indonésie représentait un vrai défi. C’est pourquoi la planification, le transfert des films ou encore le sous-titrage ont été réalisés en ligne. Le plus important était de rapprocher les communautés des deux villes, virtuellement. C’est pourquoi des débats en ligne ont été organisés pendant le Festival ainsi que des entretiens entre les réalisateurs d'une ville avec le public et les médias de l'autre ville. Cela a permis aux cinéastes des deux villes d’avoir des échanges professionnels uniques et de partager leurs connaissances sur les techniques cinématographiques tout en recevant des retours sur leurs films.
« La nouveauté du Festival du Film de Santos Bandung est que les réalisateurs peuvent dialoguer avec des spectateurs de l'autre bout du monde sur l'impact de leurs œuvres et leurs sources d’inspiration, et susciter des discussions sur le Programme de développement des Nations Unies à l’horizon 2030. Les films et les débats ont été l’occasion pour les spectateurs des deux villes d’aborder des questions universelles telles que l'environnement, la paix, la violence contre les femmes, l'éducation et la faim. Le Festival a encouragé une collaboration à grande échelle dans les deux villes. À Bandung, il est à l’origine d’un mouvement de collaboration entre les différents acteurs du milieu cinématographique : producteurs, critiques, universitaires, représentants de l’industrie et de la municipalité », déclare Sofyana Ali Bindiar.
Le succès de cette première édition du Festival de Santos-Bandung s’est manifesté par la diffusion de films et la sensibilisation du public au développement durable; mais surtout, il a favorisé des échanges importants puisque le public de Santos a pu connaître la culture indonésienne et ceux de Bandung la culture brésilienne. « A travers ce festival, les citoyens de Santos et Bandung, par-delà leurs différences culturelles, se sont rendus compte de leur proximité. Indépendamment de la religion ou du statut social, nous prenons soin de nos enfants, nous travaillons, nous avons des rêves et nous devrons prendre soin de la planète pour les générations futures », analyse Niejda dos Santos.
Les deux villes sont très attachées à la mission du Réseau des villes créatives de l'UNESCO. Depuis 2004, le Réseau met en avant la créativité de ses membres dans sept domaines: l'artisanat et l'art populaire, le design, le cinéma, la gastronomie, la littérature, les arts médiatiques et la musique. Il compte désormais 180 villes dans 72 pays. Bien qu'elles diffèrent sur le plan géographique, démographique ou économique, toutes les villes créatives s'engagent à développer et échanger des pratiques innovantes pour promouvoir les industries créatives, renforcer la participation à la vie culturelle et intégrer la culture dans des politiques de développement urbain durable. Le Réseau soutient également les échanges artistiques, les partenariats entre ses membres mais aussi entre les secteurs publics et privé et la recherche. Le Réseau prouve que la collaboration entre les villes est ouverte à tous les sous-réseaux; le fait que Santos soit une ville de cinéma et Bandung une ville de design n’interdit pas le partage d’expériences.
« Les bénéfices que le Festival de Santos-Bandung a apporté à nos citoyens et à nos producteurs de films sont immenses. Sans le Réseau des villes créatives de l’UNESCO, le festival n'aurait jamais pu voir le jour », insiste Niejda dos Santos.
L’édition 2018 du Festival prévoit la projection d’un plus grand nombre de films pour un public plus large, ainsi que la création de partenariats avec le secteur privé afin que la production et la distribution de films puissent être soutenues et développées.
Cracovie et Katowice (Pologne), respectivement villes créatives de littérature et de musique, accueilleront la XIIe Réunion annuelle du Réseau en juin 2018. Ce sera l'occasion pour les représentants des villes créatives de Santos et Bandung de se rencontrer et de travailler sur le festival 2018. Ce sera aussi l'occasion pour eux de partager leur expérience avec les autres villes créatives.
URL:
https://fr.unesco.org/news/villes-creatives-unesco-origine-du-festival-du-film-santos-bandung