Les principaux opérateurs de téléphonie mobile participant à la Coalition mondiale pour l'éducation lancée par l'UNESCO intensifient leurs efforts pour accroître la connectivité et fournir un accès gratuit aux contenus et programmes éducatifs en ligne pour les élèves et étudiants de toutes les régions du monde exclus de leurs établissements d’enseignement par l’épidémie de Covid-19.
« Tandis que la Coalition mondiale pour l'éducation soutient à la fois les solutions en ligne et hors ligne, l’objectif d’une connectivité universelle est un impératif essentiel, particulièrement lorsque les statistiques montrent que 43% des foyers dans le monde n’ont pas accès à Internet », a déclaré la Directrice générale de l'UNESCO, Audrey Azoulay.
« Les frais de connectivité sont aussi un obstacle important pour les étudiants issus de milieux défavorisés dans le monde et cette initiative de la Coalition est un exemple des solutions concrètes qui peuvent émerger de la coopération entre les Nations Unies et le secteur privé », a-t-elle ajouté. « En assurant la gratuité des frais de connexion vers des contenus éducatifs dans un certain nombre de pays, ces entreprises envoient un signal fort sur la nécessité de fournir un accès gratuit aux solutions d'éducation en ligne, en particulier lorsque les écoles restent fermées ».
Orange et Vodafone, notamment, proposent gratuitement des connexions aux plateformes d'enseignement à distance dans certains pays en réponse aux fermetures d'écoles, qui touchent encore 1,26 milliard d'élèves et d’étudiants dans le monde.
En Afrique subsaharienne, Orange, par l'intermédiaire de ses filiales, fournit un accès Internet gratuit à des plateformes d'apprentissage accréditées au Burkina Faso, en Guinée, au Mali et en République démocratique du Congo. Des offres similaires sont prévues au Botswana, au Cameroun, en Côte d'Ivoire, au Liberia et à Madagascar. La pratique s'étend à d'autres régions : en Égypte, en Jordanie, au Maroc et en Tunisie, une connexion gratuite est fournie aux contenus éducatifs numériques.
« Depuis plusieurs années, Orange a l’ambition d’améliorer l’accès à l’éducation pour tous. C’est dans ce cadre que nous avons ouvert nos Écoles numériques ou encore lancé nos forfaits data mobiles à tarification sociale dédiés à la formation en ligne », explique Alioune Ndiaye, Directeur exécutif d'Orange pour le Moyen-Orient et l'Afrique. « Dès le mois d’avril, la grande majorité de nos filiales a proposé des accès gratuits à des contenus scolaires et universitaires de nos partenaires afin de permettre aux étudiants et élèves de continuer d'apprendre de chez eux. Nous espérons que l’apprentissage en ligne, qui a maintenant démontré sa valeur ajoutée, continuera à se développer en Afrique en complément des moyens traditionnels ».
Aux îles Samoa, Vodafone fournit à environ 80 000 apprenants une carte SIM d'étudiant gratuite qui comprend un accès illimité aux données 4G sur une série de sites Internet éducatifs agréés. L'entreprise travaille avec le ministère de l'éducation, des sports et de la culture ainsi qu’avec l'UNESCO pour développer et héberger un portail d'apprentissage en ligne gratuit pour les étudiants qui utilisent le programme national d'apprentissage. « Notre investissement dans l'avenir de nos enfants en dit long sur nos valeurs et notre mission. Vodafone vise à donner aux générations futures les moyens d'être les meilleures à l’aune de leurs aspirations. Cette initiative et la carte SIM étudiante gratuite ont tout ce qu'il faut pour vous permettre de poursuivre vos études et de réussir sur le plan scolaire », explique Satish Sharma, PDG de Vodafone.
L'Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture estime qu'en dépit des efforts déployés par les gouvernements du monde entier pour offrir un enseignement alternatif à distance, au moins 500 millions d’apprenants sont actuellement exclus de l'enseignement public en partie à cause du manque de connectivité. Alors que la proportion de jeunes n'ayant pas accès à Internet à la maison est inférieure à 15% en Europe occidentale et en Amérique du Nord, elle atteint 80% en Afrique subsaharienne. Bien que les téléphones mobiles puissent permettre aux apprenants d'accéder à l'information, de se connecter à la fois avec leurs enseignants et entre eux, environ 56 millions d'élèves vivent dans des lieux non desservis par les réseaux mobiles, dont près de la moitié en Afrique subsaharienne.
Pour tirer les enseignements de l’expérience de ces derniers mois et explorer les solutions susceptibles de permettre de combler la fracture numérique, l’UNESCO a organisé un webinaire sur la connectivité le 22 mai qui a notamment réuni des partenaires de la Coalition – Union internationale des télécommunications (UIT), Microsoft, Ericsson, Fondation Mastercard ainsi que plusieurs chaires UNESCO spécialisées dans les domaines de la technologie et de l’éducation. Tous ont souligné la nécessité de collaborer pour fournir une connectivité publique afin de maintenir le droit à l’éducation, tout en facilitant l’apprentissage numérique à l'intérieur et à l'extérieur de la salle de classe, en tirant parti de nouveaux modèles de financement, en particulier au profit des zones les plus mal desservies.
La Coalition mondiale pour l'éducation, qui regroupe plus d’une centaine de partenaires, a été lancée le 26 mars pour mettre en commun les talents et les ressources d'un large éventail d’entités publiques et privées afin de déployer des solutions d'apprentissage à distance inclusives et équitables, et de les faire correspondre aux besoins des pays, en mettant l'accent sur la connectivité, les enseignants et le genre.
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