L'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) et le Bureau des institutions démocratiques et des droits de l'homme de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont lancé aujourd'hui une publication conjointe « Prévenir l’antisémitisme par l’éducation – Lignes directrices à l’intention des décideurs politiques », lors d'un événement organisé au siège de l'UNESCO à Paris.
C’est la première fois qu’un guide consacré à ce sujet est publié par une agence des Nations Unies. Élaboré en concertation avec des experts des pays d’Europe, d'Asie centrale et d'Amérique du Nord, il examine les manifestations complexes et variées que peuvent revêtir les préjugés et les discriminations antisémites et formule des recommandations pratiques pour les combattre, grâce à l’éducation.
L’UNESCO, dont le cœur de mandat est de promouvoir l’éducation à la citoyenneté mondiale, priorité pour l’Agenda 2030, est particulièrement investie dans les questions de prévention de l’extrémisme violent. Dans ce contexte, l'UNESCO promeut des systèmes éducatifs capables de doter les élèves des compétences nécessaires pour relever les défis mondiaux et contribuer à un monde plus pacifique, tolérant et sûr. Ce guide est une nouvelle illustration des travaux de l'UNESCO en matière de lutte contre l'antisémitisme.
Afin de mobiliser la communauté internationale, l’UNESCO organisera une discussion de haut niveau sur ce thème dans le cadre de l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre prochain.
« La lutte contre l'antisémitisme ne doit pas être menée par les seules communautés juives. C’est un mal qui gangrène et corrompt la société toute entière. Le combattre, c’est défendre les libertés des droits de l’Homme, car racisme et antisémitisme sont indissociables, unis par la haine de l’autre », a déclaré Audrey Azoulay, directrice générale de l'UNESCO, lors de la cérémonie de lancement. « Dans ce combat, l’éducation, qui est au cœur du mandat de l’UNESCO, est un facteur puissant. Pour prévenir l’extrémisme, la montée des violences, il faut agir par l’éducation. Il est de notre responsabilité de soutenir les enseignants et éducateurs dans cette mission, eux qui sont parfois démunis face à l’ampleur des préjugés qui s’expriment de façon décomplexée. »
Ingibjörg Sólrún Gísladóttir, Directrice du Bureau des institutions démocratiques et des droits de l'homme, a souligné le rôle crucial de l'éducation dans la lutte contre l'antisémitisme et toutes les formes d'intolérance. « Les éducateurs sont en contact avec un très large public de jeunes. De fait, ils sont en position de les aider à renforcer le respect et la compréhension mutuels et à devenir des citoyens responsables. La résilience aux discours et aux idées qui incitent à la discrimination ne peut être assurée que par l'éducation des jeunes. C’est par l’éducation qu’ils peuvent prendre conscience de leurs propres préjugés et de ceux des autres, développer une pensée critique, et se sentir responsables de la cohésion des sociétés dans lesquelles ils vivent », a-t-elle déclaré.
Le 22 mai, l'UNESCO et le Bureau des institutions démocratiques et des droits de l'homme ont présenté les grandes lignes de la publication aux ministres en charge de l'éducation, de la culture, de la jeunesse, des médias, de la communication et du sport des 28 États membres de l'Union européenne, lors d'une réunion qui s’est tenue sous l’autorité de la présidence bulgare.
L'UNESCO, le Bureau des institutions démocratiques et des droits de l'homme et le Conseil de l'Europe avaient déjà travaillé ensemble sur la publication des Lignes directrices à l'intention des éducateurs sur la lutte contre l'intolérance et la discrimination à l'égard des musulmans (2011).
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