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Société civile : action politique et sociale pour faire de l’éducation la priorité des agendas politiques

Des défenseurs de la société civile de toutes les régions ont exhorté les gouvernements à donner systématiquement la priorité à l’éducation pour faire en sorte que les groupes les plus vulnérables et marginalisés aient accès à une éducation de qualité, ainsi qu’à respecter les objectifs de financement, pendant la 9e réunion mondiale de la Consultation collective des ONG (CCONG) pour Éducation 2030 qui s’est tenue à Hammamet, en Tunisie, les 3 et 4 décembre 2019.

 

« Nous assistons clairement à une crise de l’éducation, alimentée par le manque de volonté politique, la faible priorité accordée à l’éducation et l’insuffisance des financements, ainsi qu’à une tendance croissante à la commercialisation de l’éducation, qui contribue à l’augmentation des inégalités », ont affirmé la centaine d’organisations participantes dans leur déclaration finale. « À différents degrés, les systèmes éducatifs dans le monde ne respectent pas l’engagement du Programme 2030 de « ne laisser personne de côté » ».

 

À l’issue de huit tables rondes sur tous les aspects de l’inclusion et de l’équité, les membres ont recommandé de prêter une attention politique spécifique aux domaines suivants :

 

  • renforcer le dialogue politique fondé sur des preuves afin de sensibiliser et d’influencer les politiques publiques au moyen de mécanismes dédiés ;
  • faire en sorte que les cadres juridiques, politiques et de planification adoptent une approche inclusive et fondée sur les droits ;
  • garantir l’éducation et le soutien psychosocial des enfants réfugiés, déplacés et migrants et s’assurer que les enseignants soient formés au respect de leurs identités culturelles ;
  • soutenir la formation des enseignants pour favoriser une culture de l’inclusion et aider les élèves à ouvrir leur esprit grâce à des pédagogies axées sur la réflexion critique. Des salaires adéquats, des conditions de travail décentes et davantage d’autonomie sont essentiels pour encourager et valoriser la profession ;
  • allouer des budgets spécifiques à l’apprentissage des adultes, la composante de l’apprentissage tout au long de la vie qui bénéficie du moins de soutien ;
  • investir dans des données ventilées pour saisir toute la réalité de l’exclusion et tenir les gouvernements responsables ;
  • encourager le suivi par les citoyens des budgets publics consacrés à l’éducation pour s’assurer que les ressources soient dirigées en faveur de l’équité et de l’inclusion.

 

Soutenir le renforcement des capacités

 

Les membres se sont engagés à renforcer les capacités des organisations de la société civile à associer les autres parties prenantes et à mener des actions collectives pour promouvoir le droit à l’éducation en tant que droit humain, bien public et responsabilité de l’État. Ils ont exprimé leur profonde préoccupation quant à la privatisation et à la commercialisation accrues de l’éducation, et affirmé que tout enseignement privé devait être correctement réglementé et conforme aux principes des droits de l’homme.

 

Ils ont souligné la nécessité de consolider les partenariats avec les autres secteurs sociaux, les parlementaires et les médias afin de promouvoir l’inclusion et l’équité. Ils ont également insisté sur l’importance de renforcer la capacité des acteurs de la société civile de recueillir et d’analyser les données factuelles sur les groupes les plus marginalisés.

 

Les membres ont reconnu le rôle de chef de file de l’UNESCO dans la coordination de l’ODD 4 et de l’architecture de l’agenda Éducation 2030, et réaffirmé que la CCONG était un mécanisme clé pour accroître le partage d’informations, le renforcement des capacités et la collaboration entre les OSC en vue de réaliser l’ODD 4.

 

La réunion a été ouverte par la Sous-Directrice générale de l’UNESCO pour l’éducation, Stefania Giannini, le Ministre de l’éducation de la Tunisie, Hatem Ben Salem et le président de la Campagne mondiale pour l’éducation, Refat Sabbah.

 

Durant la réunion mondiale, les membres ont élu leurs représentants au Groupe de coordination dans les catégories internationales et générales, tandis que les points focaux régionaux ont été désignés par consensus.

 

Les membres du Groupe de coordination nommés pour deux ans sont les suivants :

 

  • Organisation Mondiale pour l’Éducation Préscolaire - OMEP, représentée par sa présidente Mercedes Mayol Lassalle ;
  • Campagne mondiale pour l’éducation (CME), représentée par son président Refat Sabbah ;
  • Campagne pour l’éducation populaire (CAMPE), représentée par sa directrice exécutive, Rasheda K. Choudhury ;
  • Réseau Ivoirien pour la Promotion de l’Éducation Pour Tous, représenté par le coordonnateur du secrétariat exécutif, Kouame Paulin Junior ;
  • Réseau africain pour la campagne en faveur de l'Éducation pour tous (ANCEFA), représenté par son président, Samuel Ndembele ;
  • Centre pour la créativité des enseignants (TCC) représenté par son coordonnateur de l’inclusion, Rawan Shwaikeh ;
  • Association européenne pour l’éducation des adultes (DVV International), représentée par son directeur Christoph Jost ;
  • Association de l’Asie et du Pacifique Sud pour l’éducation de base et des adultes (ASPBAE), représentée par sa Secrétaire générale, Maria Lourdes Almazan Khan ;
  • Campagne latinoaméricaine pour le droit à l’éducation (CLADE), représentée par Blanca Cecília Gomez, membre de sa coalition colombienne ;
  • Comité de liaison ONG-UNESCO représenté par sa présidente ex-officio, Marie-Claude Machon-Honoré.

 

URL:

https://fr.unesco.org/news/societe-civile-action-politique-sociale-faire-leducation-priorite-agendas-politiques