Alors que la 45e session élargie du Comité du patrimoine mondial s'ouvre au Royaume d'Arabie saoudite, nous exprimons notre gratitude à nos hôtes pour avoir invité le premier Comité en personne à se réunir depuis le début de la COVID-19. Entourés de vieux amis et de jeunes professionnels, nous nous rappelons que cette réunion est plus que la somme des décisions importantes qui ont été prises. C'est une plateforme puissante où nous ravivons le sens de la « communauté du patrimoine » et renouvelons notre engagement en faveur du patrimoine.
Ce numéro du magazine Patrimoine Mondial présente des responsables africains du patrimoine qui, de l'Égypte au Mozambique, responsabilisent leurs pairs et créent des effets d'entraînement positifs. Un rapport sur le changement climatique détaille les avantages cruciaux offerts par les forêts du patrimoine mondial, notamment par l'absorption du carbone, avec une mise en garde : leur capacité continuera à diminuer si nous n'agissons pas maintenant. Une histoire passionnante nous vient de La Havane, à Cuba, où un programme majeur de l'UNESCO, Transcultura, mêle patrimoine matériel, pratiques immatérielles et créativité contemporaine, fidèle à la façon dont la culture s'entrecroise dans les communautés locales.
Les lecteurs remarqueront peutêtre la nouvelle maquette de ce magazine Patrimoine Mondial, qui rend hommage à l'aspect iconique d'origine. Le premier numéro, paru en 1996, a mis en lumière l'accélération de la coopération internationale pour la conservation d'Angkor, qui a porté ses fruits en 2004 avec le retrait du site de la Liste du patrimoine mondial en péril. Tout comme le magazine a été un témoin de l'histoire, il continue à défendre les principes évolutifs de la sauvegarde du patrimoine. C'est pourquoi le nouveau magazine Patrimoine Mondial présentera essentiellement des histoires de gardiens, d'innovateurs et de pionniers, conformément au « cinquième C » (Communautés) des objectifs stratégiques.
Les mots de Noemí Moreno, une habitante de La Havane âgée de 80 ans, devraient trouver un écho chez beaucoup d'entre nous : « En fin de compte, nous ne sommes rien d'autre qu'un oiseau qui vient et s'envole. L'Histoire, c'est ce qui reste. » C'est pourquoi nous devons œuvrer ensemble, en mettant en commun l'expérience acquise au cours des 50 dernières années de la Convention de 1972 et les connaissances ancestrales transmises au fil des siècles, afin de préserver au mieux les vestiges de l'histoire.