Longtemps exclus, puis victimes de politiques d’assimilation forcée, les peuples autochtones remettent aujourd’hui en question les conditions de leur appartenance et de leur participation au régime de citoyenneté des États issus de la colonisation européenne. Le processus de restructuration de l’État-providence pourrait influencer la dynamique des revendications identitaires autochtones, en modifiant les paramètres de la citoyenneté sociale et la relation des peuples autochtones avec l’État. On tend aujourd’hui, d’une part, à l’intégration programmatique accompagnée de mesures ciblées et, d’autre part, à une plus grande autonomie locale dans la gestion de ces programmes. Le régime de citoyenneté d’après-guerre favorisait plutôt une uniformisation du rapport entre les citoyens et l’État, et donc posait en contradiction l’intégration à ce régime et le maintien d’un régime statutaire distinct pour les autochtones. Le modèle actuel peut ainsi paraître moins réfractaire à la multiplicité et à la différenciation.