Dans les débats entourant la gestion de la diversité culturelle, de nouvelles perspectives sont actuellement discutées par les instances politiques et socioculturelles, comme celles de l’interculturalisme, de l’interculturel, de l’interculturalité, de la reconnaissance et de leurs arrimages aux droits humains. Ces thèmes se retrouvent dans la réflexion québécoise sur les plans politique, de la gestion urbaine et de la recherche en sciences sociales. Cet article, après avoir situé les perspectives respectives européenne et québécoise sur ces thèmes, analyse les discours de leaders communautaires montréalais impliqués dans le domaine de l’immigration et interviewés dans le cadre du projet InterReconnaissances. Les données montrent que les perspectives interculturelles ne font pas l’objet d’une formalisation ni d’une validation poussées, mais qu’elles se retrouvent surtout associées à des pratiques diverses et à des formations visant à la sensibilisation des intervenants impliqués dans la rencontre interculturelle. Les notions de droit et de reconnaissance se déclinent sur trois plans: la lutte pour la reconnaissance à la fois des groupes immigrants, de leurs cultures et du travail réalisé par les groupes associatifs dans ce domaine. La reconnaissance de la diversité sociale des groupes fortement stigmatisés suggère aussi l’ouverture à de nouvelles problématiques interculturelles jusque-là négligées, confirmant la place importante de ces notions dans le champ de l’action communautaire montréalaise.