Atelier régional sur les systèmes de savoirs autochtones et de l’adaptation aux changements climatiques, octobre 2022, Tchad ⓒ UNESCO
Dans le cadre du renforcement du dialogue peuples autochtones-scientifiques-décideurs, un atelier régional sur les systèmes de savoirs autochtones et de l’adaptation aux changements climatiques s’est tenu du 8 au 9 octobre 2022 à N’Djaména, au Tchad.
Dans une dynamique interactive, des travaux menés par l’UNESCO et l’Association des Femmes Peules et Peuples Autochtones du Tchad (AFPAT) ont permis d’esquisser les premiers éléments nécessaires à la conduite d’un processus de développement d’un cadre de protection et de préservation des savoirs traditionnels, dans le cadre du processus de consentement libre, informé et préalable (CLIP). Comme l’a très bien relevé Madame Hindou Oumarou IBRAHIM, Coordinatrice d’AFPAT, dans son allocution d’ouverture, en s’adressant à ces femmes et hommes autochtones détenteurs de savoirs traditionnels dans plusieurs disciplines : « Même si vous ne parlez pas le français et l’anglais, sachez que tous les savoirs que vous possédez font de vous des docteurs et ont autant de valeur que les plus grands diplômes ».
Par ailleurs, l’atelier a également permis de présenter les résultats des six années de recherche communautaire entreprise dans le cadre du projet de l’UNESCO LINKS « Connaître notre climat changeant en Afrique » et de définir les modalités de mise en place d’un système innovant de stockage des données sur les peuples autochtones et leurs savoirs.
atelier régional sur les systèmes de savoirs autochtones et de l’adaptation aux changements climatiques, octobre 2022, N’Djaména, Tchad ⓒ UNESCO
Organisé par le programme de l’UNESCO sur les Systèmes de savoirs locaux et autochtones (LINKS), en collaboration avec l’AFPAT, cet atelier, placé sous le haut patronage du ministre de l’Élevage et des Productions animales, Abdelkerim Awat Atteib, a réuni 25 participants issus des communautés autochtones, d’institutions scientifiques et gouvernementales. Durant deux jours, ces communautés autochtones experts en savoirs traditionnels, ces experts scientifiques, ces juristes et ces décideurs politiques, ont exploré, dans les détails, les contours de la promotion, valorisation et protection juridique des connaissances et savoirs traditionnels.
Au terme de l’atelier, huit recommandations clés ont été adressées à l’UNESCO, l’AFPAT et le gouvernement de la République du Tchad, s’articulant notamment autour de la mise en place d’un mécanisme de protection juridique des peuples autochtones et de leurs savoirs traditionnels, de la vulgarisation de ces savoirs et de l’établissement de bases de données sur les savoirs traditionnels.
Dans son discours de clôture, M. Abdelkerim Awat Atteib a souligné la portée évidente de cet atelier sur l’économie, l’éducation, le plan national d’adaptation et la dimension socio-culturelle tchadienne.
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