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Données à fournir pour les femmes
© UIS

 

L'égalité des sexes constitue une priorité essentielle pour suivre les progrès accomplis dans la réalisation de tous les objectifs de développement durable (ODD), y compris l'ODD 4 : Assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie.

 

Si un indicateur de l’éducation peut être ventilé par genre, l’Institut de statistiques de l’UNESCO (ISU), le ventile : des inscriptions préscolaires aux doctorats, et du pourcentage de femmes enseignantes à la présence égale des femmes chercheures dans les cours en science, en technologies, en ingénierie et en mathématiques (STIM).

S'il existe différentes tendances pour les filles et les garçons d'âges différents au cours de leur cheminement dans le système éducatif, nous voulons savoir pourquoi.

 

Nous examinons attentivement les données mondiales pour vérifier si les filles apprennent dans des écoles sécuritaires, et qui leur offrent tout le soutien dont elles ont besoin. Et si les filles ne sont pas scolarisées, nous voulons savoir où elles se trouvent, combien elles sont, et pourquoi elles ne fréquentent pas l’école. L’ISU a mis à jour son eAtlas de l’inégalité des genres en éducation, en vue de le faire coïncider avec les thèmes abordés dans le cadre de la conférence Women Deliver. Les cartes interactives constituent une ressource unique et instantanée, contenant des données sur toutes ces questions.

 

1. Pouvoir individuel 

 

L'éducation s’avère essentielle au pouvoir individuel. Tant que l’accès à l’éducation s’avère inégale, il est difficile, voire impossible, d’imaginer un monde où le pouvoir se partage équitablement, entre hommes et femmes, et là où les objectifs de développement durable ont été atteints.

 

Considérez les avantages, qui couvrent tous les ODD, de la réduction de la pauvreté à la création de sociétés pacifiques. Une seule année de scolarité supplémentaire peut augmenter les revenus d'une femme de 20%. L'éducation constitue également une protection contre les mariages d'enfants, les mariages précoces et les mariages forcés, avec les risques d'accouchement précoce, de violence et de perspectives limitées : chaque année d'enseignement secondaire réduit les chances de se marier, en tant qu'enfant, jusqu’à cinq points de pourcentage, voire davantage. Et cela contribue à réduire la mortalité infantile : un enfant dont la mère sait lire, a 50% plus de chances de vivre après l’âge de cinq ans.

 
Dans l’ensemble, le monde évolue dans la bonne direction: l’écart entre les sexes en éducation se réduit depuis des décennies. La majorité des filles dans le monde achèvent maintenant leurs études primaires, et nous nous trouvons proches de la parité hommes-femmes, à l’ordre primaire. Les filles se trouvent en outre, à l'école plus longtemps que jamais, auparavant. Comme le montrent les données de l’ISU se trouvent réparties sur 50 ans, nous constatons que l’espérance de vie scolaire des filles, ainsi que le nombre d’années qu’elles passent à l’école, augmentent. Il y a 50 ans, une fille qui commençait l’école dans les pays les moins avancés du monde, ne recevrait que trois ans d’éducation. Aujourd'hui, elle peut s'attendre à fréquenter l’école pendant près de neuf ans.

 

2. Pouvoir structurel

 

Nous devons nous attaquer à certains problèmes structurels majeurs, concernant la qualité et l’accès à l’éducation. Dans le monde, on estime à 617 millions le nombre d'enfants et d'adolescents qui n'atteignent même pas le niveau de compétence minimal requis en lecture et en mathématiques. Et nous avons 262 millions d'enfants - un sur cinq - qui ne va pas à l'école.

 

Les filles accèdent moins que les garçons, à l’ordre secondaire, dans les régions les plus pauvres du monde, et les obstacles à leur éducation, qui commencent au niveau primaire, deviennent de plus en plus difficiles à surmonter. Si vous êtes une fille d'une famille pauvre, vivant dans un village éloigné ou dans un bidonville urbain, avec un handicap ou d’une communauté marginalisée, les obstacles peuvent devenir insupportables. En conséquence, seulement 2% des filles les plus pauvres des pays à faible revenu, achèvent actuellement, le deuxième cycle de l'enseignement secondaire, et il existe des disparités entre les genres en enseignement secondaire dans les pays du Sud, selon la base de données World Inequality on Education (WIDE), produit commun de l’ISU et du Rapport mondial de suivi sur l’éducation.

 
Dans le monde entier, il y a plus de jeunes femmes que d'hommes, inscrites en enseignement supérieur - en particulier, dans les pays les plus riches. Mais leur nombre diminue, car beaucoup moins de femmes obtiennent un doctorat, et moins de 30% des chercheurs dans le monde, sont des femmes. 

 

Une partie des solutions consiste à donner aux écoles, aux enseignants et à l’ensemble des systèmes éducatifs, le pouvoir de dispenser une éducation de haute qualité à chaque enfant. Cela exige l’équité dans le cadre de l’accès à la scolarisation, et l’équité en classe, les filles ayant les mêmes chances que les garçons de participer et d’exceller dans toutes les matières. Bien entendu, l'équité en matière d'éducation doit être mesurée - un domaine dans lequel l'ISU collabore étroitement, avec les agences nationales de statistiques, depuis de nombreuses années.


L’un des défis structurels, qui nécessite notre attention diligente, consiste à renforcer la capacité des mécanismes et des modèles de collectes de données statistiques - qu’ils relèvent du ministère de l’éducation ou des agences nationales de statistiques - afin que les pays en développement se trouvent mieux outillés pour rassembler, analyser et rendre compte des progrès des filles dans l'éducation et leurs apprentissages.

 

Ceci importe particulièrement, dans le cadre des situations de conflits et de crises, où la guerre, l’instabilité, la fragilité et les conflits prolongés, limitent la capacité d’un gouvernement à rassembler et analyser des preuves. Étant donné que dans les situations de conflits et de crises, les filles accèdent moins ou ne terminent que rarement, leur parcours éducatif, il s’avère particulièrement préoccupant de trouver des moyens de rassembler avec précision, des données ventilées, et de rendre compte des résultats.

 

3. Le pouvoir des mouvements

 

L'ODD 4 est né d'une reconnaissance mondiale selon laquelle l'éducation et l'apprentissage sont essentiels pour progresser dans tous les domaines. L'ISU continue de travailler avec les pays, les partenaires techniques et les donateurs pour produire les données nécessaires au renforcement du secteur de l'éducation et garantir que chaque enfant aille à l'école et apprenne.

 

Partenaire principal de l’ISU, le gouvernement du Canada est l’un des champions du monde des données statistiques ventilées par genre. En plus d'appuyer et d'accueillir l'ISU depuis sa création, le gouvernement du Canada a plaidé en faveur de l'approbation en 2018, de la Déclaration du G7 de Charlevoix sur une éducation de qualité pour les filles, les adolescentes et les femmes dans les pays en développement, reconnaissant que les données et les preuves contribuaient à l'autonomisation des femmes et des filles, à réaliser leur potentiel et, par conséquent, à aider le monde à tenir ses engagements vis-à-vis des ODD. Nous sommes donc ravis que des délégués du monde entier se trouvent à Vancouver et espérons que la conférence Women Deliver attirera l'attention sur la nécessité de disposer de données et de preuves plus nombreuses et mieux ventilées pour permettre des progrès en matière d'éducation et, par extension, des progrès pour les femmes et les filles.

 

URL:

http://uis.unesco.org/en/blog/data-deliver-women