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Journée mondiale des compétences des jeunes : développer la résilience en période d'incertitude

La transition vers le monde du travail est une période difficile pour de nombreux jeunes. Du choix d'un parcours professionnel aux opportunités de formation, il est souvent difficile d'accéder à un premier emploi. En 2020, la situation sera encore plus compliquée en raison de la pandémie de COVID-19. 

 

La crise de la COVID-19 a entraîné des fermetures d'écoles dans le monde entier. La formation au développement des compétences a elle aussi été interrompue. Compte tenu des précautions pour enrayer la propagation du virus, de nombreux établissements d'enseignement et de formation techniques et professionnels (EFTP) se sont tournés vers l'enseignement à distance. "L'enseignement à distance peut fonctionner pour les compétences non techniques, telles que la communication, mais la création et le développement de compétences professionnelles pratiques en ligne comportent de nombreux défis", déclare Naceur Chraiti, responsable de la plateforme d'expertise en formation professionnelle à l'IIPE-UNESCO Dakar. 

 

Cependant, les changements ne se limitent pas au mode d’enseignement ou au lieu d’apprentissage : les compétences dont les jeunes ont besoin vivent des transformations fondamentales. En plus des compétences du XXIe siècle, l'incertitude actuelle de l'économie mondiale oblige les jeunes à être plus résistants face à toute perturbation future. Les marchés du travail s'adaptent également - et se rétrécissent - avec les jeunes marginalisés, ainsi que d'autres groupes vulnérables, souvent confrontés aux taux d'exclusion les plus élevés. 

 

Un jeune adulte sur six est sans emploi depuis le début de la crise sanitaire
 

Avant la crise, les jeunes du monde entier (15-24 ans) avaient déjà trois fois plus de chances d'être au chômage que les adultes. Aujourd'hui, plus d'un jeune adulte sur six se retrouve sans emploi à cause de la pandémie. Cette année, la Journée mondiale des compétences des jeunes - célébrée le 15 juillet - met en lumière ces défis. Elle souligne aussi le rôle important que les jeunes joueront dans le façonnement du monde post-COVID-19, s'ils sont dotés des compétences adéquates pour occuper des emploi productifs et décents et pour entreprendre. 

 

Le commentaire de notre expert

 

"Les changements sur le marché du travail vont avoir un impact durable sur les systèmes d'EFTP. Ils devront s'adapter et réagir : les métiers existants verront apparaître de nouvelles exigences en matière de compétences, et de nouveaux métiers et profils d'emploi apparaîtront en raison de la pandémie de COVID-19. Les compétences numériques et la numérisation de l'EFTP sont également des tendances qui se manifesteront sûrement à l'avenir - deux domaines dans lesquels le soutien technique aux institutions nationales sera essentiel. L'obtention de financements devrait figurer en bonne place dans le programme de coopération internationale pour les années à venir, pour assurer un développement socio-économique durable et inclusif".

 

- Naceur Chraiti, responsable de la plateforme d'expertise en formation professionnelle à l'IIPE-UNESCO Dakar

 

Malgré les gros titres négatifs sur le ralentissement économique, des efforts sont faits dans le monde entier pour mettre un terme à la diminution des opportunités offertes aux jeunes. Voici trois exemples inspirants : 

 

1. Niger : profiter du dividende démographique 
 

Les jeunes représentent une source cruciale de développement et de prospérité, mais seulement lorsqu'on leur fournit les connaissances et les opportunités nécessaires pour s'épanouir. Cela est particulièrement vrai pour les pays dont la population jeune est en forte croissance, comme le Niger. Au cours de la prochaine décennie, le nombre d'enfants prêts à entrer en primaire doublera, passant de 600 000 en 2020 à 1,2 million en 2030. Compte tenu de ces prévisions, le gouvernement du Niger a fait de l'éducation et de la formation professionnelle une priorité absolue afin que sa population jeune en plein essor devienne un atout national. Dans cette optique, le Niger a alloué 20 % de son budget national à l'éducation. 

 

2. Mauritanie : combler le déficit de compétences 


Un partenariat public-privé en Mauritanie a récemment mis en évidence une approche innovante pour remédier à l'inadéquation des compétences, commune à de nombreux marchés du travail dans le monde. Des entreprises de trois secteurs économiques de premier plan (agriculture, pêche, et construction et travaux publics) ont identifié des emplois qu'elles considèrent comme essentiels pour leur avenir. Les centres nationaux de formation professionnelle vont désormais adapter leurs programmes afin que les jeunes puissent suivre une formation pour ces nouveaux débouchés. L'idée est qu'en étant à l'écoute des besoins des employeurs, les jeunes seront mieux à même de développer l'ensemble des compétences nécessaires pour répondre aux besoins du marché du travail actuel. 

 

3. Dans le monde entier : les jeunes démontrent leur capacité d'adaptation 

 

De la Chine à la Barbade en passant par l'Afrique du Sud, des jeunes ont partagé des vidéos avec l'UNESCO-UNEVOC pour la Journée mondiale des compétences des jeunes, sur la façon dont ils ont continué à apprendre pendant la pandémie. Shae White, chef dans l'industrie hôtelière à la Barbade, explique qu'elle a dû tout mettre en attente. "Les hôtels ont été durement touchés et ont fermé assez tôt, et mon école a également été fermée", dit-elle. "J'ai dû m'acclimater à l'apprentissage en ligne, une expérience très intéressante qui a fini par porter ses fruits". 

 

Qian Jaicong, une étudiante de l'Institut technique d'économie du Zhejiang en Chine, a déclaré que sa connexion Internet s'était interrompue à plusieurs reprises au début de la pandémie. Elle pense que les gens devraient trouver des moyens de coopérer plus efficacement en ligne et que les nouvelles générations devraient adopter ces nouvelles méthodes d'apprentissage. 

 

Avec les bons outils, les jeunes peuvent construire un avenir meilleur 
 

Ces trois histoires illustrent les nombreuses manières d'aborder la question de l'emploi des jeunes. Elles montrent également comment, avec les bons outils, l'investissement dans la jeunesse, un engagement ciblé et des perspectives pertinentes contribuent à renforcer la résilience de la main-d'œuvre de demain.

 

Contact:

Naceur Chraiti (Formation professionnelle, PEFOP)
mn.chraiti-h-sini@iiep.unesco.org

 

URL:

http://www.iiep.unesco.org/fr/journee-mondiale-des-competences-des-jeunes-developper-la-resilience-en-periode-dincertitude-13469