Nous proposons, à partir d’une étude ethnographique menée dans la région de Montréal, d’explorer la conception de la citoyenneté véhiculée au sein de trois écoles privées de groupes ou de courants minoritaires (Steiner, musulmane et juive). Après avoir dressé un rapide panorama des critiques adressées aux écoles religieuses dans les débats éducatifs, sociaux et politiques, nous aborderons d’un point de vue théorique les notions de communauté éducative et de citoyenneté. Ces précisions nous permettront de mettre en lumière comment les enseignants de ces trois écoles cherchent à développer, par des voies à la fois différentes et convergentes, une formation du citoyen porteuse d’un « particularisme universel » (Riedel 2008). Les trois écoles aspirent en effet, malgré leurs spécificités, à s’ouvrir à la diversité ambiante et à la participation de leurs élèves au reste de la société, mais ceci à travers un vecteur spirituel ou religieux particulier, servant de dais sacré aux valeurs civiques.