Dans quelle mesure la biométrie, et plus spécifiquement l’empreinte génétique, dans un contexte de globalisation, de flux migratoires, et de chasse au terrorisme, vient-elle modifier le rapport de l’individu à sa citoyenneté ?
Pour tenter de répondre à cette question, nous rappellerons quelques aspects théoriques de la citoyenneté. L’historique des mesures d’encartement liées à l’avènement de la citoyenneté y sera aussi rapidement présenté. Nous évoquerons ensuite le contexte actuel de l’usage de la biométrie à des fins d’identification et les motifs invoqués par la Communauté européenne et les États-Unis. Nous examinerons plus attentivement le cas précis de l’empreinte génétique avec les exemples du Canada et des États-Unis. Finalement, l’empreinte génétique et l’identité personnelle seront mises en relation à partir du concept d’identité narrative de Paul Ricoeur. Nous montrerons comment les critères ethno-raciaux utilisés par la biométrie ; concomitamment avec l’idéologie du multiculturalisme ; construisent une nouvelle narration occidentale de l’Autre, qui l’exclut de la sphère de la citoyenneté.