En un supposé temps de déclin de la participation électorale, plusieurs s’interrogent sur les moyens d’action capables de freiner l’aliénation politique des jeunes générations et la montée du cynisme. Dans ce contexte, l’école apparaît comme un champ d’action particulièrement névralgique. Si l’école québécoise n’offre pas spécifiquement une éducation politique, nous estimons cependant que certaines connaissances, compétences disciplinaires, compétences transversales et certains domaines généraux de formation sont susceptibles de participer à la formation d’une pensée politique. Mais qu’entendons-nous exactement par «pensée politique»? L’objet du présent article vise à proposer une construction de ce concept, notamment en le situant et en le distinguant d’autres concepts centraux de l’enseignement des sciences humaines. Ainsi, nous estimons que le présent article permettra de poser une première pierre théorique pour un plus vaste projet de recherche portant sur la « compétence politique» des citoyens, laquelle ajoute à la pensée politique la propension à s’intéresser à la vie publique et à y participer.